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Inclusion/citoyenneté

Carrefour des Solidarités : à Paris, un lieu ressource pour les personnes fragilisées du 19ème arrondissement

Type d'action

  • Bénévolat
  • Lien intergénérationnel
  • Lien social
  • Lutte contre l’isolement
  • Partenariats / transversalité
  • Personnes âgées
  • Personnes handicapées

Département

Paris (75)

Sur le vif

« Après mon opération de la jambe, j’étais très seul. L’Assistante sociale m’a donné les coordonnées du Carrefour des Solidarités. Les bénévoles sont d’abord venus chez moi, pour jouer au scrabble, et puis, quand j’ai eu un fauteuil roulant, ils sont venus me chercher pour aller aux ateliers. Maintenant que j’ai retrouvé de l’autonomie, je continue à venir deux fois par semaine. On se connaît tous, ça donne un but à ma journée. » - Patrick, 60 ans, bénéficiaire et habitué des ateliers peinture et scrabble.

« J’ai connu le Carrefour par un forum des associations. J’y consacre une journée à une journée et demi par semaine. J’ai commencé par faire de l’aide administrative et de l’accompagnement véhiculé et aujourd’hui je m’occupe de la trésorerie de l’association. Ici, j’ai fait des trucs que je n’aurai jamais fait comme organiser une brocante, des sorties culturelles. Je me sens accueillie, valorisée. Et surtout, Jonathan est toujours là pour nous soutenir, c’est un confort irremplaçable. » - Reyes, 68 ans, habitante du quartier et bénévole depuis 2014.

« Le carrefour, c’est un lieu d’ancrage, un pôle ressource en plein cœur de l’arrondissement, bien repéré par les institutions et les habitants. J’oriente assez vite vers eux surtout lorsqu’il y a besoin d’une aide sur un dossier administratif. Très peu de structures font cet accompagnement. Ils savent mobiliser des ressources pour proposer des actions qui vont parler aux séniors et donner une dimension festive. » -  Fanny, coordinatrice sociale de territoire à l’Espace Parisien des Solidarités du 19ème arrondissement.

Porteur(s) de l'action

Fondation Maison des Champs

Objectif(s) et bref descriptif

Afin de favoriser le maintien à domicile et le bien-être d’habitants du 19ème arrondissement de Paris, fragilisés par la précarité, l’isolement, la maladie ou le handicap, La Fondation Maison des Champs, qui gère des services et dispositifs d’aide et de soins à domicile, a ouvert un lieu ressource : le Carrefour des Solidarités. Plus de 80 bénévoles, accompagnés par des salariés de la Fondation et des jeunes en formation, animent cette structure hybride, complémentaire des services de la Fondation. Installé au cœur de l’arrondissement, le Carrefour des Solidarités propose des visites de convivialité, du petit bricolage, une aide administrative, le plus souvent au domicile de la personne. Il permet également à celles qui le souhaitent de sortir de chez elles, en organisant des accompagnements de proximité et des déplacements véhiculés, pédestres ou en fauteuil roulant. Surtout, il contribue à maintenir du lien social en proposant dans ces locaux ou à l’extérieur des animations régulières et des événements plus ponctuels (loisirs créatifs, jeux, conférence, expositions, spectacles, brocante). Fortement identifié par les habitants, il s’appuie sur tout un réseau d’acteurs de proximité, pour multiplier son offre, mais également repérer les besoins et réorienter si nécessaire vers des structures plus institutionnelles. Au-delà des prestations d’aides et de soins à domicile et des aides financières, nécessaires, le Carrefour contribue à créer l’environnement soutenant qui permet à ce public fragilisé de continuer à vivre le mieux possible à son domicile et de rompre son isolement.

 

L’essentiel

Porteur : Fondation Maison des Champs

Date de création : 2012, dans les locaux actuels.

Population concernée : Les habitants du 19ème arrondissement de Paris, et plus particulièrement ceux fragilisés par la précarité, l’isolement, la maladie ou le handicap, en particulier les personnes âgées, en situation ou non de perte d’autonomie.

Territoire concerné : 19ème arrondissement de Paris. 

Objectifs de l’action : Favoriser le maintien à domicile dans les meilleurs conditions humaines et matérielles possibles ; 
Prévenir la perte d’autonomie en encourageant le lien social ; 
Rompre l’isolement, notamment des personnes âgées ; 
Favoriser l’utilité sociale des seniors autonomes. 

Partenaires : La Ville de Paris, puis la Conférence des Financeurs de la Prévention de la Perte d’Autonomie de la ville de Paris.
Les partenaires institutionnels : Le PRIF Ile-de-France, l’Espace parisien des Solidarité du 19ème – ex CASVP, le Groupement hospitalier universitaire psychiatrie (GHU), les bailleurs sociaux (RIVP, Paris Habitat, 3F), l’ANCV ; 
Les acteurs du territoire : professionnels de santé, de la coordination gérontologique (Maison des Ainés et des Aidants - M2A-DAC), du répit, Etablissements médico-sociaux (EHPAD, résidences seniors), centre Paris Anim’Mathis, associations diverses, établissements d’enseignement (primaires, secondaires, supérieur) ; 
Les acteurs de la culture : théâtres, musées...

Caractère innovant : La complémentarité des actions entre « aller vers » et « encouragement à sortir », entre soutien individuel et participation collective ; 
Une gouvernance et un fonctionnement très souples qui favorise l’adaptabilité du dispositif aux besoins des personnes accompagnées ; 
La forte mobilisation bénévole ; Un Tiers-Lieu avant l’heure ?

Impacts :

  • La rupture de l’isolement, en favorisant les possibilités pour la personne de sortir de son domicile et de participer à des animations facteurs de lien social, et par la rencontre entre un bénévole et la personne accompagnée.
  • Le répit pour les aidants ; 
  • La valorisation de l’utilité sociale des personnes-âgées en leur donnant la possibilité de s’investir comme bénévoles auprès de personnes plus fragiles ;
  • La mise en réseau d’acteurs issus de cultures et d’expertises différentes ;  
  • Le repérage des publics invisibles et/ou éloignés des structures institutionnelles, favorisé par l’accessibilité du lieu, la diversité des publics accueillis et la logique « d’aller vers » ;
  • Le changement de regard sur le vieillissement et/ou le handicap, dans le cadre d’activités intergénérationnelles ; 
  • Le report de l’entrée en EHPAD en permettant de garder plus longtemps la personne à son domicile grâce aux solidarités de proximité entretenues par les bénévoles

Origine(s)

Le Carrefour des Solidarités du 19ème a été ouvert en 2012 à l’initiative de la Fondation Maison des Champs. Implantée depuis le début des années 30 sur l’arrondissement, afin d’apporter « une aide matérielle, sociale et morale aux populations laborieuses », la Fondation a progressivement développé ses activités autour de la prise en charge des personnes en perte d’autonomie, en raison de leur âge, de la maladie ou de la précarité. En 2003, elle gère plusieurs services d’aide et de soins à domicile (SAD, SSIAD, SAVS, SPASAD, ESA), des dispositifs de répit et d’accueil temporaire, ainsi qu’une crèche (située dans le 5ème arrondissement) et un centre de formation, l’Institut de Recherche et Formation en Intervention Sociale et en Santé (IRFISS). Ces services interviennent sur l’ensemble du territoire parisien et sur le Val-de-Marne pour permettre aux personnes de vivre dignement à leur domicile le plus longtemps possible.

Sur un territoire tel que le 19ème arrondissement, un des plus pauvres et des plus peuplés de Paris, qui compte 33 000 habitants âgés de plus de 60 ans, peu visibles et souvent précarisés, les responsables de la Fondation sont convaincus que les aides institutionnelles et financières ne suffisent pas à assurer ce choix du domicile. Aussi dès les années 90, ils s’engagent dans plusieurs démarches d’action sociale, en lien avec d’autres acteurs du quartiers (gardiens d’immeubles, commerçants, association de retraités), afin d’aller vers ces habitants, de mobiliser autour d’eux un environnement soutenant et de renforcer leur pouvoir d’agir. Des besoins sont ainsi identifiés : l’isolement des personnes et de leurs aidants, la difficulté à gérer les démarches administratives ou à réaliser de petits travaux d’entretien et d’aménagement de leur logement…

En 2010, à l’occasion de l’ouverture sur l’arrondissement de l’EHPAD Hérold, géré par le CASVP, un appel à projet est lancé par la Ville de Paris qui souhaite implanter un accueil de jour et une plate-forme de services. la Fondation Maison des Champs propose un projet d’accompagnement par des bénévoles, baptisé Carrefour des Solidarités, qui est retenu et financé pour trois ans. Dans le même temps, une association, Les Amis du Carrefour des Solidarités, est mise en place pour soutenir l’action du Carrefour des Solidarités. Bénévoles et salariés répondent aux besoins des personnes âgées et assurent visites de convivialité, aides à la mobilité et petits travaux d’amélioration de leur logement. En 2012, le Carrefour des Solidarités emménage dans ses locaux actuels, rue de Crimée, et les bénévoles peuvent alors y accueillir les personnes accompagnées et initier des ateliers collectifs qu’ils animent. Dix ans après la création de ce lieu d’échanges et de rencontre, ils sont jusqu’à une centaine à se relayer au quotidien pour faire vivre le Carrefour des Solidarités et accompagner près de 200 personnes, dont une cinquantaine qui fréquentent régulièrement les ateliers.

Description détaillée

Un espace largement ouvert sur quartier

Le Carrefour des Solidarités est un espace atypique, situé dans une des rues les plus passantes du 19ème arrondissement, fréquentée aussi bien par les anciens habitants du quartier que par les jeunes actifs qui viennent s’y installer ou qui travaillent dans les entreprises alentours. Il occupe un local commercial d’environ 70m2, que la Fondation Maison des Champs loue à la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP) et qui lui donne « pignon sur rue » : une grande vitrine permet aux passants de prendre connaissance des activités proposées et d’aiguiser leur curiosité. A l’intérieur, les espaces réservés aux salariés ont été réduits au minimum (deux bureaux exigües, le plus souvent ouverts) et la pièce principale privilégie la convivialité avec ses canapés et son coin cuisine où sont chaque jour préparés les gâteaux du gouter. Selon les animations proposées, son aménagement est modulé pour réunir les participants autour d’une grande table ou constituer des petits ilots plus intimes.

Le local est généralement accessible en semaine de 9h30 à 17h30, mais les missions du Carrefour s’exerçant sept jours sur sept selon les disponibilités des bénévoles, il peut arriver d’ouvrir le local un dimanche, pour un atelier ou pour rassembler les participants avant une sortie extérieure. Les usages du lieu sont théoriquement répartis selon les moments de la journée : le matin, pour les temps de coordination et les rendez-vous individuels (partenaires, futurs bénévoles…) assurés par les salariés ; l’après-midi, pour les ateliers, animés par les bénévoles ou par des partenaires, habituellement en présence d’un salarié qui assure une permanence de l’accueil. Toutefois, dans la réalité, c’est la souplesse de fonctionnement qui prime et quiconque passe la porte sera reçu et informé, qu’il s’agisse d’un habitant venu déposer des objets pour les vides greniers régulièrement organisés par l’association, d’une assistante sociale souhaitant des informations, ou d’une habituée en panne de portable… Tout au moins lui proposera-t-on de repasser à un moment plus approprié. Le Carrefour des Solidarités est ainsi clairement identifié comme un lieu ressources par les habitants et par la majorité des acteurs sociaux et médico-sociaux du territoire.

Un engagement des bénévoles soutenus par des professionnels militants

Un des atouts du Carrefour des Solidarités est de disposer de la force de frappe des bénévoles de l’association soutenus par trois salariés de la Fondation Maison des Champs, dédiés au fonctionnement du Carrefour : une directrice, un responsable, et un emploi aidé. La directrice est en charge du fonctionnement global du service lorsque le responsable n’est pas présent, mais aussi de la recherche de partenaires, de financements et de créations de projets institutionnels. Le responsable, soignant de formation, est la véritable chenille ouvrière du dispositif, assurant à la fois un rôle de coordination des différentes activités et intervenants, de recrutement et d’accompagnement des bénévoles, d’identification des besoins des bénéficiaires du Carrefour, d’animation du réseau des partenaires, de régulation. Le second s’occupe notamment de la gestion des demandes d’interventions, se chargeant de contacter les bénévoles en fonction des disponibilités qu’ils ont communiquées, de relayer certaines demandes auprès des partenaires, et d’intervenir lui-même sur des missions de bricolage ou de transport, si aucun bénévole n’est disponible. Ces professionnels sont appuyés par un membre de l’équipe de direction de la Fondation Maison des Champs et des stagiaires, élèves en baccalauréat professionnel accompagnement, soins et services à la personne (ASSP).

Les bénévoles ont quant à eux des profils très différents, bien que la majorité soit résidente du quartier. Beaucoup ont connaissance de l’existence du Carrefour en passant devant le local, par le bouche-à-oreille ou parce qu’un de leur proche a bénéficié de ses services. Mais le Carrefour communique également lors des forum d’associations ou sur les sites de bénévolat. Si le noyau dur des bénévoles est composé de retraités, la flexibilité et la souplesse de l’engagement (aucune régularité n’est exigée) attire des personnes en activités ou des personnes étrangères en situation administrative incomplète. Toutefois, le Carrefour porte une grande attention au choix et à l’accompagnement des bénévoles : le candidat est systématiquement reçu par le responsable pour faire connaissance, s’assurer de sa motivation et présenter la diversité des missions. Il doit fournir un extrait de casier judiciaire, un extrait de casier judiciaire n°3 et signer une charte d’engagement mutuel (voir document joint). Le bénévole devient alors adhérent de l’association, sans avoir à s’acquitter de la cotisation. L’association est particulièrement vigilante sur les premières missions, en s’efforçant de mettre en relation des binômes bénévole/aidé ayant des atomes crochus et en recueillant leurs avis après les interventions. Il est important que l’un et l’autre prennent plaisir et qu’une relation de confiance s’installe, dans un cadre individuel ou collectif. Par ailleurs, le bénévole participe à la vie de l’association et peut devenir force de proposition et d’initiative. Une fois par mois, une réunion des bénévoles est organisée : l’occasion de partager leurs expériences autour d’un verre mais aussi d’aborder avec des professionnels, intervenant le plus souvent pour la Fondation des Maisons (ergothérapeute, psychologue…), des problématiques auxquelles ils peuvent être confrontées (maladie d’Alzheimer, protection des majeurs, vie intime des personnes âgées…). Par ailleurs, les bénévoles peuvent également bénéficier de formations organisées par la Fondation Maison des Champs à l’attention de ses professionnels.

Un crédo : « aller vers » pour rompre l’isolement

En 2023, un peu plus de 200 personnes sont soutenues par le Carrefour, pour une cotisation annuelle de 30 euros. La grande majorité d’entre elles sont des personnes âgées en perte d’autonomie souvent précarisées, qui vivent encore à leur domicile, parfois avec un proche aidant. Quelques adultes en situation de handicap, souffrant de troubles psychiques ou mentaux, fréquentent également les ateliers quotidiens. Environ un tiers de ces personnes sont déjà prises en charge par des services ou structures de la Fondation Maison des Champs. Beaucoup sont orientés par les différents acteurs sociaux qui interviennent sur l’arrondissement, et avec lesquels la Fondation a su établir des relations de confiance ou des partenariats de longue date : services sociaux de la ville de Paris, Centre médico psychologique, hôpital psychiatrique, médecins, gardiens d’immeuble des bailleurs sociaux... Parfois, c’est un voisin ou un proche qui signale une personne en difficultés.  

Une première visite est alors effectuée au domicile de la personne par le responsable du carrefour ou des futures professionnelles accueillies en stage par la Fondation Maison des Champs. Ce premier rendez-vous, qui dure en moyenne une heure, permet bien souvent de découvrir d’autres besoins que celui qui a motivé la demande initiale : la situation d’épuisement d’un aidant, l’isolement, les difficultés administratives. L’intervention d’un bénévole est alors proposée, qui peut être ponctuelle pour un transport ou le montage d’un petit meuble, mais qui peut aussi s’inscrire dans la régularité, s’il s’agit du suivi des documents administratifs, de visites de convivialité ou d’accompagnement à des rendez-vous médicaux. Ainsi, en 2021, 840 sorties accompagnées, 290 visites de convivialités et 239 aides administratives ont été réalisées, loin devant le petit bricolage et l’usage des outils informatiques (80 et 51 interventions).

Privilégier la convivialité

Même si toutes les personnes bénéficiaires de l’intervention du Carrefour des Solidarités ne fréquentent pas le local et ses activités, le climat de confiance qui s’instaure dans la relation individuelle avec le bénévole peut progressivement les encourager à exprimer leurs envies, à souhaiter ressortir de chez elles et venir participer aux animations collectives. Les jeunes lycéennes stagiaires ont notamment pour missions d’aller chercher chaque après-midi à leurs domiciles, situés aux alentours du local, celles qui sont le moins autonomes. Des bénévoles assurent également des accompagnements plus lointains, notamment lorsque des activités sont organisées en dehors de l’arrondissement, comme des visites aux musées ou des spectacles. Les nombreuses animations proposées quotidiennement par les bénévoles et par plusieurs partenaires institutionnels ou associatifs (PRIF Ile de France, association d’étudiants…) sont d’abord des occasions de convivialités, d’ouverture, de mixité sociale et générationnelle : En 2021, 135 ateliers d’écriture, loisirs créatifs, jeux  de société, bien-être, systématiquement clôturés par un goûter, ont cumulé près de 1500 participants. En levant ce qui constituait des points de blocage, physiques ou psychologiques, le Carrefour permet aux personnes accompagnées de retrouver une vie sociale, des objectifs quotidiens et souvent une nouvelle considération. A l’exemple du partenariat mis en place entre une école primaire du quartier et les participantes de l’atelier tricot qui sont venues initier les enfants aux maniements des aiguilles, pour le plus grand bonheur des unes et des autres. Ou de l’exposition photo où bénévoles et bénéficiaires se sont mis en scène pour illustrer les noms de rue de l’arrondissement, présentée dans les espaces publics du quartier.

Les limites du succès

Si le Carrefour des Solidarités répond pleinement aux missions qu’il s’est fixé et a acquis une reconnaissance tant auprès des habitants que des autres acteurs de l’arrondissement, au-delà du champs social et médico-social, il est aussi confronté à des difficultés inhérentes à son fonctionnement.
Ce dernier repose essentiellement sur les bénévoles, qui en font la force mais aussi la fragilité. Comme s’efforce de le rappeler régulièrement les professionnels du carrefour à leurs bénéficiaires et à leurs partenaires, la disponibilité des bénévoles n’est pas garantie et à certaines périodes, comme l’été, il est difficile de répondre à toutes les sollicitations. De plus, bien que les bénévoles puissent compter sur un soutien permanent des professionnels du Carrefour, ils n’ont pas à assumer certaines situations trop lourdes, qui relèvent d’un accompagnement professionnel.
Le Carrefour doit donc accepter de ne pas pouvoir répondre à toutes les sollicitations, y compris lorsque les services publics ou spécialisés semblent défaillants. Il se positionne d’abord comme relais entre les personnes accompagnées et les services sociaux de proximité, afin de faciliter l’accès au droit commun. La réorientation nécessaire vers d’autres acteurs compétents n’est pas toujours facile, en raison des cultures très différentes entre un Carrefour des Solidarités au fonctionnement souvent empirique et des professionnels, comme ceux de la M2A-DAC, aux pratiques et aux organisations très protocolisées.
Un équilibre est encore à trouver entre la souplesse et la réactivité qui font la force du Carrefour et une meilleure structuration de son cadre d’intervention. Un enjeu important pour prévenir l’épuisement des salariés, renforcer un modèle économique qui repose essentiellement sur des subventions publiques et permettre au Carrefour des Solidarités de développer de nouveaux projets (déménagement des locaux, création d’un café social…). 

Bilan

Points de force

  • Des bénévoles nombreux recrutés en proximité, encouragés à prendre des initiatives et sécurisés par des professionnels disponibles et bienveillants ;
  • L’accompagnement au plus près des besoins et des envies des bénéficiaires et des bénévoles, avec des réponses individuelles et des propositions collectives ;
  • La capacité à « aller vers » des publics peu visibles ;
  • La réactivité et la souplesse du carrefour qui lui a permis de gagner en légitimité et d’être identifié comme un acteur essentiel ;
  • Le soutien de la Fondation Maison des Champs qui légitime et facilite son action: repérage, mise à disposition de compétences, réseau de partenaires…

Points de vigilance 

  • Les limites d’un bénévolat à la carte, sans obligation de régularité ;
  • La sur-sollicitation des salariés de l’association : le fonctionnement du Carrefour des Solidarités repose essentiellement sur la personnalité et la polyvalence de son responsable ; le second poste est occupé par un emploi aidé non pérenne ;
  • Le modèle économique fragile et l’insuffisance des financements ;
  • La concurrence d’autres dispositifs type Lulus dans ma rue, Paris en Cie, ….

Partenaire(s)

Financiers :

  • La ville de Paris dans le cadre de l’appel à projet initial, puis la Conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie (CFPPA Paris)

Opérationnels :

  • Repérage et orientation : les services sociaux (ESP du 19ème), les acteurs de la coordination gérontologique (M2A-DAC Paris Nord-est), les acteurs de la psychiatrie (GHU, CMP Crimée) et du sanitaire, les services à domicile, les bailleurs sociaux de l’arrondissement (RIVP, Paris Habitat, 3F), Plateforme de répit Delta 7, L’EPOC ;
  • Animations : PRIF Ile de France, Agence Nationale des Chèques Vacances, centre Paris Anim’Mathis, EHPAD, associations diverses (association CESAME, étudiants en médecine, UFOLEP, CRIPS), établissements d’enseignement (primaires, secondaires, supérieur), acteurs de la culture : médiathèque Crimée, théâtres, musées..).

Moyens

Humains 

  • Trois salariés (1.9ETP) : un responsable du Carrefour des Solidarités (1 ETP) et un emploi aidé sur l’accueil au local et les interventions à domicile (0,8 ETP), une directrice (0,1 ETP).
  • Un appui du siège de la Fondation Maison des Champs.
  • Une quarantaine de stagiaires par an, élèves de première ou terminale ASSP (stages de trois ou quatre semaines),  première et deuxième année de BTS ESF, première et deuxième année de DEASS.
  • 80 bénévoles.

Financiers 

  • Conférence des Financeurs : 85 000 € ;
  • Association des Amis du Carrefour : 10 000 € ;
  • Fondation Maison des Champs : 55 000 € ;
  • Valorisation du bénévolat : 4500 heures pour 85 000 €.

Matériels 

  • Un lieu d’accueil et d’animation ;
  • Trois véhicules mis à disposition par la Fondation Maison des Champs, pour les sorties véhiculées.

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