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Inclusion/citoyenneté

En Seine-Saint-Denis, des tiers-lieux autonomie intègrent les plus âgés à la vie de quartier

Type d'action

  • Bénévolat
  • Gouvernance
  • Lien intergénérationnel
  • Lien social
  • Lutte contre l’isolement
  • Partenariats / transversalité
  • Personnes âgées

Département

Seine-St-Denis (93)

Sur le vif

« La Seine-Saint-Denis est un département jeune mais qui va devoir affronter une transition démographique, avec des enjeux de maintien à domicile, de précarité, d’isolement, de dépendance précoce… Les Tiers-Lieux Autonomie sont une opportunité pour fédérer les énergies, les initiatives locales autour des âgés, de ne pas être juste dans la réparation mais aussi d’encourager l’émancipation » - le Vice-Président du Conseil Départemental en charge de l’autonomie, Maire de Sevran.

« Le café n’est pas seulement là pour l’équilibre économique du Tillia mais aussi pour attirer les gens, qu’ils aient envie de venir manger un poulet yassa le jour du marché ou commander des pastels et qu’ils découvrent tout ce que l’on propose pour qu’ils se sentent bien. Etre sélectionné par le Département, c’est une reconnaissance de notre vocation à lutter contre l’isolement et un soutien à prendre encore mieux en compte les besoins des plus âgés » - Jallale, étudiant, habitant du quartier et Président du Tillia.

« Je ne savais pas que ça existait, des associations comme ça. Je suis venue manger à la cantine et j’ai rencontré d’autres brodeuses. Depuis je viens à l’atelier chaque semaine et je me suis même inscrite à d’autres activités. C’est un rayon de soleil dans la semaine. On sait qu’on va voir du monde, rigoler…» -  Evelyne, 77 ans, habitante de Pantin et habituée de l’atelier broderie du Pas Si Loin. 

Porteur(s) de l'action

Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis

Objectif(s) et bref descriptif

Afin de répondre aux enjeux du vieillissement de sa population, la Seine-Saint-Denis a souhaité s’appuyer sur les nombreux espaces atypiques qui se sont développés au sein des quartiers pour y favoriser la convivialité et la mixité. Ces lieux hybrides, mêlent offres de services (restauration, conciergerie, maraîchage…), activités et usages multiples, en fonction des besoins identifiés localement. Accessibles à tous et s’appuyant sur une gouvernance collaborative, ils sont souvent bien identifiés par les habitants. Pour qu’ils deviennent également un lieu ressource favorisant l’autonomie des personnes âgés et des personnes en situation de handicap, le département porte depuis 2020 un appel à projet annuel.  Il a permis de labelliser 11 Tiers-Lieux Autonomie dans mon quartier, sur les 25 envisagés d’ici 2024. Les structures sélectionnées sont accompagnées financièrement et opérationnellement par le département, pour être en capacité d’informer, d’orienter les personnes âgées et celle en situation de handicap, pour mettre en place des services ou des activités accessibles à ces dernières, pour développer des relais avec les autres acteurs intervenants auprès de ces publics. L’objectif est tout à la fois de prévenir la perte d’autonomie de ces personnes, de leur permettre de continuer à participer à la vie de leur quartier et de lutter contre l’isolement des plus fragiles en favorisant le lien social et la mixité intergénérationnelle.

L'essentiel 

Porteur Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis

Date de création : 2020

Population concernée : Les associations, structures de l’économie sociale et solidaire, ou bailleurs sociaux, porteurs d’un tiers-lieu déjà existant ou en projet ; 
Les personnes-âgées de plus de 60 ans, les personnes en situation de handicap domiciliées en Seine-Saint-Denis, notamment celles en situation d’isolement et/ou de précarité ; Les professionnels de l’aide à domicile et les aidants proches. 

Territoire concerné : L’ensemble du département de Seine-Saint-Denis.

Objectifs de l'action : Accompagner les Tiers-Lieux pour qu’ils deviennent des lieux ressources non institutionnels à destination des personnes âgées et des personnes en situation de handicap ;
Favoriser la prévention de la perte d’autonomie et lutter contre l’isolement des personnes âgées et des personnes en situation de handicap en encourageant la mise en réseau des acteurs ; 
Favoriser la mixité et la collaboration intergénérationnelle. 

Partenaires : Les Tiers-lieux labellisés ; La Coopérative des Tiers-Lieux, association qui anime un réseau de Tiers-Lieux et assure de la formation (accompagnement des Tiers-Lieux) ; Action Tank, association reconnue d’intérêt général (accompagnement dans la conception du projet et première évaluation des actions menées par les Tiers-Lieux) ; Les acteurs engagés localement sur le champ de l’Autonomie (collectivités, Etablissement et services Sociaux et Médico-Sociaux, associations, acteurs de la protection sociale…). 

Caractère innovant : La labellisation de Tiers-Lieux, structures en elles-mêmes innovantes ; Le choix de s’appuyer sur ces structures non-institutionnelles et très locales pour aller vers des habitants éloignés des circuits classiques de prévention  ; Leur accompagnement par une collectivité territoriale pour monter en compétence sur des problématiques d’autonomie ; La mise en réseau avec d’autres acteurs du territoire, peu familiers des Tiers-Lieux. 

Impacts

  • Le renforcement du lien social, dans le cadre d’activités favorisant la mixité intergénérationnelle ;
  • La valorisation de l’utilité sociale des personnes âgées (gouvernance coopérative des Tiers-Lieux et une logique de bénéficiaires/bénévoles qui encourage la participation) ; 
  • La mise en réseau d’acteurs issus de cultures et d’expertises différentes ;
  • Le repérage des publics invisibles et/ou éloignés des structures institutionnelles, favorisé par l’accessibilité des Tiers-Lieux, la diversité des publics accueillis et la logique « d’aller vers » ; 
  • L’expérimentation de nouvelles formes de gouvernance et de coopération ; 
  • L’amélioration de l’accès aux droits : premier interlocuteur (de confiance) qui peut orienter vers les bons « guichets ».

Origine(s)

Depuis plusieurs années, les observateurs des quartiers politiques de la ville, connus pour abriter une population plus jeune que la moyenne nationale, soulignent l’évolution démographique en cours : les quartiers dits populaires connaissent un vieillissement de leur population plus rapide que le reste du territoire national.

C’est notamment le cas en Seine-Saint-Denis, département le plus jeune du territoire métropolitain (36% de moins de 25 ans en 2020), mais qui enregistre une augmentation de plus de 30% du nombre de personnes âgée dépendantes entre 2015 et 2030. Conséquences de conditions et de parcours de vie souvent précaires, les Séquano-Dyonisiens quittent peu le département à l’âge de la retraite et sont confrontés plus tôt à des situations de dépendance. Cette population, qui pour près d’un quart des 60-75 ans est d’origine étrangère et dont près de 37% des ménages sont composés de femmes seules de plus de 60 ans, invisibilisées dans l’espace public, reste difficile à toucher.

Pour faire face au défi annoncé, le département de la Seine-Saint-Denis s’est engagé dans son schéma autonomie-inclusion 2019-2024, à assurer « le libre choix du lieu de vie » des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Et donc à mobiliser toutes les ressources du territoire pour créer un environnement soutenant et répondre aux besoins croissants de ces populations et de leurs aidants.

Parmi ces ressources, la Seine-Saint-Denis a vu se développer sur son territoire, plusieurs lieux hybrides, qualifiés de Tiers-lieux, vecteurs de dynamiques nouvelles. Souvent issus de démarches participatives et citoyennes, ces lieux ancrés dans le quartier et ouverts à tous, proposent une diversité d’activités, d’usages ou de services, en fonction des besoins exprimés par les habitants. Portés par des acteurs divers (collectifs citoyens, associations, entreprise sociale et solidaire, bailleurs sociaux…), reposant sur des modèles économiques différents (café associatif, ferme maraichère, fabLab, …), ils sont identifiés comme des lieux de solidarités de proximité et participent à ce mouvement de diversification et de renforcement des services souhaité par le département. D’où l’idée d’accompagner certains d’entre-eux, labellisés Tiers-Lieux Autonomie dans mon quartier, afin qu’ils deviennent un espace ressource non stigmatisant pour les personnes âgées, les personnes en situation de handicap et leurs aidants, complémentaire à une prise en charge plus institutionnelle.

Un travail est alors engagé avec les équipes de l’Action Tank (un laboratoire d’innovation sociale réunissant entreprises, acteurs publics, associations et monde académique) pour affiner les attentes en termes de portage, de critères d’implantation, de ressources proposées. A l’été 2020, le département lance un 1er appel à manifestation d’intérêt, auprès de Tiers-Lieux de la Seine Saint-Denis.  Après instruction des dossiers par différents services du département (Autonomie, culture, logement), puis une visite des sites présélectionnés et l’audition des porteurs par un jury composé notamment d’élus, six structures sont sélectionnées pour intégrer le dispositif et être accompagnées pendant 3 ans. Puis deux autres appels à projets sont lancés en 2022 et 2023, également ouverts à des Tiers-Lieux en cours de création. L’objectif est de s’appuyer sur ces forces vives du territoire, repérées par un travail de prospective en amont, et d’assurer la couverture de l’ensemble du département d’ici 2025.

A l’été 2023, 11 Tiers-Lieux (voir présentation jointe) dont trois encore en conception étaient labellisés, dans l’attente des lauréats des derniers appels à projet.

Description détaillée

Miser sur l’accessibilité, la disponibilité, la diversité…

Pour le département de la Seine-Saint-Denis, le pari est de s’appuyer sur une diversité de structures sélectionnées pour leur ancrage dans leur quartier, leur capacité à toucher un large public, une organisation déjà structurée, tout en les faisant monter en compétence sur les enjeux d’Autonomie. Car chaque Tiers-Lieu Autonomie dans mon quartier a sa propre identité. Ils sont implantés dans des communes différentes, même si la majorité se situent en Quartier Politique de la Ville, sont portés par des acteurs différents, se construisent selon des modèles différents … Tous ont cependant en commun d’être des lieux de passage et de convivialité, qui incite, par leur accessibilité et la diversité des activités proposées, à pousser leur porte : on y vient d’abord pour boire un café, profiter d’un coup de main, lire le journal... Avant de prendre part aux activités développées par chaque Tiers-Lieu, selon une programmation plus ou moins dense. Elles sont choisies pour répondre aux besoins des habitants et au projet de la structure. Très diverses (activités pratiques, culturelles, de loisirs, accès au droit, ateliers numériques…), elles ont pour caractéristiques d’être ouvertes à des publics de tous âges, d’être souvent animées par les habitants eux-mêmes et d’impliquer d’autres acteurs du quartier.

C'est le cas du Tillia (AAP 2022), au Blanc-Mesnil, ou du Pas Si loin, à Pantin (AMI 2021). Le premier est un café associatif implanté dans une ancienne boutique du centre commercial du quartier des Tilleuls, là où se tient le marché hebdomadaire. Il contribue à la réappropriation par les habitants d’un espace public qu’ils avaient délaissé en raison de son insécurité.  Le lieu s’organise autour d’une cuisine et d’une salle d’activités, séparées par un comptoir et s’ouvre par une large vitrine sur l’extérieur, investi quand le temps le permet par la terrasse. Le Pas Si Loin, initialement implanté dans un local commercial proche du périphérique, s’est récemment agrandi quelques rues plus loin. Un ancien collège a été mis à disposition de plusieurs associations par la ville de Pantin. Un site bien identifié des familles, qui dispose d’espaces extérieurs et est suffisamment vaste pour accueillir les activités de la cantine solidaire, des animations et des événements.

Soutenir financièrement

Si quelques séniors, et notamment les jeunes retraités, fréquentent déjà les Tiers-Lieux Autonomie dans mon quartier à l’exemple du Tillia qui estime que les plus de 60 ans représentent au moins 50 % des participants à ses activités, l’objectif est d’en faire des lieux où les personnes âgées, les personnes handicapées et leur entourage sauront aussi trouver du soutien.

Dans le cadre de la convention signée entre chaque structure sélectionnée et le département, ce dernier s’engage à apporter une aide financière et un accompagnement méthodologique aux Tiers-Lieux. Une subvention de fonctionnement de 50 000 euros par an leur est accordée pour trois ans. Son versement se fait en deux fois, dans le cadre d’un suivi budgétaire semestriel.  Elle sert notamment à financer le salarié à plein temps dédié à l’animation et à la coordination du projet. Ce dernier est d’abord un acteur ou un usager investi du Tiers-Lieux, comme au Tillia mais il est parfois déjà sensibilisé aux enjeux de l’autonomie. C’est le cas au Pas Si Loin où l’actuelle animatrice, forte de son expérience professionnelle (formatrice en gérontologie et professeur en sciences médico-sociales) a porté comme bénévole la candidature du Tiers-Lieux.

Outre la subvention de fonctionnement, le soutien du département peut également concerner l’investissement. Une aide pouvant aller jusqu’à 100 000 euros peut ainsi être accordée aux Tiers-Lieux pour participer à la conception, à la construction ou à l’aménagement de leur espace. Une incitation supplémentaire à développer de nouveaux projets.

Faire monter en compétences

Par ailleurs, Le département propose également un appui méthodologique aux lauréats. Un partenariat avec la Coopérative Tiers-Lieux permet à chaque structure labellisée de bénéficier d’un accompagnement collectif (4 jours) ainsi que d’un suivi individualisé sous forme de forfait de 20h. Au programme : travail sur leur structuration interne et l’organisation de leurs actions. L’enjeu est de donner des clés aux Tiers-Lieux Autonomie pour anticiper leurs évolutions et assurer la pérennité de leur projet. Par ailleurs, le département, fort de son rôle de chef de file des politiques gérontologiques, mobilise ses collaborateurs et ses partenaires pour apporter aux lauréats une formation aux enjeux de la perte d’autonomie et étayer leurs connaissances des acteurs et dispositifs médico-sociaux. Il ne s’agit en aucun cas de transférer aux Tiers-Lieux les missions assurées par les professionnels, mais bien de leur permettre d’identifier les besoins des personnes âgées qui fréquentent leurs structures pour les orienter au mieux, voire pour proposer et tester d’autres réponses. Organisées alternativement dans chaque structure lauréate, ces sessions thématiques mensuelles de deux heures sont aussi l’occasion pour les Tiers-Lieux de partager et capitaliser sur leurs expériences respectives.

Gagner sa légitimité dans l’éco-système local

Le département est particulièrement attentif à ce que les Tiers-Lieux lauréats prennent toute leur place dans l’éco-système local. Un des critères de leur sélection est d’avoir l’aval de la municipalité sur laquelle ils sont implantés afin de bénéficier du soutien des acteurs sociaux de la ville et jouer la complémentarité avec les initiatives proposées par les communes, leur CCAS ou d’autres acteurs institutionnels. Au Blanc-Mesnil, où la circonscription d’action sociale du département est située dans un quartier peu accessible pour les habitants du quartier des Tilleuls, le Tillia accueillera sa responsable pour des permanences ponctuelles. Il ouvre également ses portes à la déléguée du Défenseur des droits, qui ne dispose plus de local en Mairie.

La légitimité apportée par la labellisation départementale offre aussi l’opportunité aux Tiers-lieux Autonomie d’élargir leurs partenariats et favorise le lien avec des associations locales, à l’exemple du collectif d’artiste La ville au loin à l’initiative d’ateliers mémoire. La Conférence des financeurs de la Prévention de la Perte d’Autonomie de Seine-Saint-Denis oriente aussi des acteurs en recherche de lieu pour les accueillir.  Ainsi, une activité de Yoga du rire, soutenue par Malakoff Humanis, a pu être programmée par le Pas Si Loin, constituant un véritable « booster » de la fréquentation séniors et préfigurant d’autres collaborations avec le groupe de protection sociale. Ailleurs, des partenariats se mettent en place avec Les Petits Frères des Pauvres ou Unis-Cité, pour accompagner les personnes âgées rencontrées lors de visites de convivialité, vers le Tiers-Lieux et ses activités. Plus agile dans leur fonctionnement que des structures classiques, ils espèrent aller chercher les invisibles, ces séniors qui ont perdu le goût ou l‘envie de sortir.

Enfin, le département souhaiterait que les Tiers-Lieux Autonomie dans mon quartier puissent également devenir une ressource pour les professionnelles de l’aide et du soin à domicile intervenant sur les quartiers : un espace accueillant pour soulager des plannings fractionnés (se poser, déjeuner, accéder à un ordinateur…), pour échanger de l’information avec les usagers, ou encore faire évoluer leurs pratiques professionnelles en y organisant des temps de partage.

Un impact sur le lien social et le pouvoir d’agir des personnes âgées

Afin de poursuivre l’essaimage des Tiers-Lieux Autonomie dans mon quartier, tout en capitalisant sur l’expérience des premiers dispositifs labellisés, le département met à leur disposition des outils afin de contribuer à leur évaluation en temps réel. Initialement confiée à L’Action Tank, celle-ci est à présent conduite en interne.

Les premiers résultats sont encourageants quant à la capacité des Tiers-Lieux autonomie à se positionner comme des facilitateurs du lien social, grâce à leurs programmations d’activités, les démarches d’aller-vers qui sont initiées, et les liens de confiance qui sont noués avec les habitants. Par ailleurs, la diversité des usagers, ainsi que la gouvernance participative des Tiers-Lieux, qui favorisent l’implication et encourage l’initiative, contribue à faire évoluer le regard porté sur le vieillissement.  Les séniors y viennent d’abord pour rompre leur isolement et bénéficier des activités avant de devenir parfois eux-mêmes des bénévoles actifs ou faire naître des solidarités de voisinages informelles. Comme en témoignent les participantes de l’atelier broderie du Pas Si Loin. Initié par une artiste bénévole, il réunit chaque semaine une quinzaine de participantes de 26 à 77 ans, dont une majorité de séniors. Certaines sont arrivées là par hasard après s’être attablée à la cantine solidaire. Beaucoup se sont également inscrites à d'autres activités, sur les propositions de l’animatrice. Et quelques-unes ont même mis en place un tutorat lecture pour des enfants d’usagers du Tiers-Lieu, passant ainsi de bénéficiaires à bénévoles.

En revanche, le volet de la prévention de la perte d’autonomie demande encore à être structuré. Il faut du temps aux porteurs de Tiers-Lieux autonomie, qui ne sont pas issus du monde médico-social pour monter en compétences sur ces sujets. Ils doivent également se faire connaître et reconnaître des acteurs médico-sociaux, tout comme des acteurs institutionnels, encore méfiant face à ces lieux atypiques dont la gouvernance et le modèle économique restent souvent fragiles. Ainsi, au sein même du département, l’articulation doit être améliorée entre ses services territorialisés et les Tiers Lieux Autonomie dans mon quartier, avec un enjeu d’interconnaissance et à minima de réorientation des personnes âgées.

Bilan

Points positifs

  • Le portage du département et la légitimité qu’il apporte aux Tiers-Lieux Autonomie sélectionnés dans leurs relations avec les acteurs institutionnels et ceux du secteur médico-social ;
  • L’ouverture des Tiers-Lieu, qui favorise une mixité des publics et une diversité des usages ;
  • L’ancrage dans le quartier et la capacité du Tiers-Lieu à répondre à des besoins non couverts par les services publics (ouverture sur des horaires atypiques, activités qui n’existent plus…) ;
  • La constitution progressive d’un réseau d’acteurs autour de l’Autonomie, incluant des acteurs autres que médico-sociaux ; 
  • Le suivi et l’évaluation de l’expérimentation dans une perspective d’essaimage ;
  • La labellisation Tiers-Lieux Autonomie : fait émerger le sujet du « prendre soin » au sein des C.A., de la programmation, de la vie de quartier…

Points d’attention

  • Le modèle économique encore fragile des Tiers-Lieux. Les activités « marchandes » suffisent rarement à assurer l’équilibre budgétaire. La recherche de financements se fait au détriment de la mise en œuvre de partenariat opérationnel et de la richesse de la programmation ;
  • La gouvernance collaborative et la logique de « communs » des Tiers-lieux, qui suscitent la réticence des partenaires institutionnels (communes, bailleurs…) ; 
  • La difficulté à recruter des référents Autonomie, en raison de leurs profils atypiques : à la fois partenariat, programmation… et médiation.

Partenaire(s)

Pour la démarche globale :

  • La Coopérative Tiers-Lieux (accompagnement méthodologique) ;
  • L’Action Tank (évaluation du projet) ; 
  • les ambassadeurs (entrepreneurs, associations, artistes…) de la marque de territoire IN Seine-Saint-Denis (valorisation, communication).

Chaque Tiers-Lieux Autonomie dans mon quartier développe également son propre réseau de partenaires : communes, bailleurs, acteurs du secteur médico-social, de la protection sociale, des caisses de retraites (PRIF Ile de France)…

Moyens

Humains

  • Pilotage par le pôle prévention-inclusion de la Direction de l’autonomie : 1 ETP : une chargée de projet (0,8 ETP) plus du temps d’évaluation (0,1 ETP) et de pilotage (0,1 ETP) ; 
  • Des collaborateurs de la Coopérative des Tiers-Lieux, du départements et/ou d’associations partenaires pour assurer la montée en compétence des Tiers-Lieux ; 
  • Un référent par Tiers-Lieu, en charge de l’animation et de la coordination.

Financiers 

  • Le déploiement de l’expérimentation Tiers-Lieu Autonomie fait l’objet d’un budget spécifique voté en 2019 pour un montant de 1,5 millions annuel à l’horizon 2025 (objectif de 30 tiers-lieux autonomie en 2025) ;
  • Chaque Tiers-Lieux lauréats se voit attribuer une subvention de fonctionnement de 50 000 euros par an sur trois ans, à laquelle peut s’ajouter une aide à l’investissement de 100 000 euros maximum.

Matériels

Les espaces des Tiers-Lieux, répondant aux critères définis dans l’appel à projet : de taille suffisante pour accueillir du public et des activités collectives, accessibles, visibles, en proximité des lieux fréquentés par les habitants, dans des zones d’habitat caractérisées par le vieillissement de leur population.

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