Aller au contenu principal
Inclusion/citoyenneté

A Paris, Le Bricobus va à la rencontre des seniors isolés, locataires de Paris Habitat

Type d'action

  • Habitat / logement
  • Lien social
  • Lutte contre l’isolement
  • Partenariats / transversalité
  • Personnes âgées

Département

Paris (75)

Sur le vif

« Le Bricobus va plus loin que le projet initial de prévention de la perte d’autonomie par l’adaptation du logement. S’y ajoute une dimension de relation et de lien social. En allant rencontrer les séniors sur leur lieu de vie, en prenant le temps d’échanger sur leurs besoins, le Bricobus peut vraiment toucher le public ciblé et repérer les difficultés. » - Le chef du pôle partenariats et financements de la Direction des solidarités de la ville de Paris. 

« Avec le décès de ma fille et le départ de ma petite fille, c’est très dur, même si j’ai une ancienne collègue qui m’accompagne pour les démarches administratives. Alors c’est très bien que le bailleur se charge de nous envoyer quelqu’un pour les petits travaux. On se sent en confiance, il y a moins de risque d’arnaque » - Edeise, 86 ans, locataire de Paris Habitat dans le 12ème arrondissement

« Après l’intervention du Bricobus, on a pu décider Edeise à partager le moment de convivialité. Elle a pu discuter avec nous et elle a eu envie de suivre un atelier de quartier des Compagnons Bâtisseurs, puis de participer à notre assemblée générale. » - Ali, un des animateurs du binôme Bricobus, intervenu sur une résidence Paris-Habitat du 12ème arrondissement

Porteur(s) de l'action

Paris Habitat et Les Compagnons Bâtisseurs 

Objectif(s) et bref descriptif

Afin de répondre aux besoins de locataires âgés, nombreux dans son parc social, Paris Habitat leur propose un service pour réaliser des petits travaux et bricolages qu’ils ne peuvent plus faire eux-mêmes. Le Bailleur s’appuie sur un dispositif itinérant, le Bricobus, développé par les Compagnons bâtisseurs, une association qui accompagne les habitants fragilisés à devenir acteurs de l’amélioration de leur logement et de leurs conditions de vie. A l’initiative de Paris Habitat, qui sélectionne les résidences concernées et informe leurs locataires de plus de 65 ans, les animateurs socio-techniques du Bricobus se rendent aux domiciles des personnes âgées pour leurs proposer une aide technique pour des petits travaux locatifs et programmer avec eux une intervention. Ils en profitent également pour identifier des personnes isolées, en situation de précarité ou de non accès au droit relevant d’un accompagnement social puis pour les orienter vers des interlocuteurs de proximité. Ces campagnes de porte à porte, menées sur quelques semaines, permettent d’établir un premier lien de confiance avec les locataires âgés et d’améliorer leur cadre de vie quotidien. Elles se clôturent systématiquement par un moment de convivialité avec les habitants concernés, auquel participe des partenaires du bailleur et des acteurs du quartier, impliqués auprès des personnes âgées.

L'essentiel 

Porteur : Paris Habitat, acteur majeur du logement social sur Paris et la petite couronne, avec 125 800 logements et un parisien sur neuf locataire de Paris Habitat ;
L’association régionale des Compagnons bâtisseurs, structure du mouvement d’éducation populaire qui accompagne les habitants fragilisés dans l’amélioration de leur logement et de leurs conditions de vie, en les aidants à développer leurs propres compétences. 

Date de création : 2019

Population concernée : Locataires du parc de logements sociaux de Paris Habitat âgés de plus de 65 ans et habitant des résidences priorisées par le bailleur en raison du taux de personnes âgées (plus de 30% et à minima plus de 100 par résidence) ; 
Les personnes âgées en situation d’isolement, de précarité, de non accès au droit.

Territoire concerné : Résidences Paris Habitat situées dans Paris intramuros (5ème, 12ème, 13ème, 14ème, 15ème, 17ème, 18ème, 19ème, 20ème arrondissements) 

Objectifs de l’action : Aider les personnes âgées à réaliser des petits bricolages relevant du locataire, pour entretenir ou améliorer leur logement ; 
Identifier des locataires isolés ou ayant besoin d’être accompagnés dans leur démarches (administratives, sociales…) ; 
Favoriser les liens de voisinage et la rencontre avec les acteurs locaux intervenants auprès des personnes âgées.

Partenaires : Conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie de Paris ; la Cnav Ile-de-France, différentes acteurs implantées sur les arrondissements d’intervention (mairies d’arrondissement, centres sociaux, associations nationales ou locales…).

Caractère innovant : La démarche d’« aller vers » ; 
Le repérage de l’isolement en s’appuyant sur l’offre d’un service répondant aux besoins des locataires âgés ;
Le co-portage par un bailleur social.

Impacts : 

  • L’amélioration du bien-être des habitants en contribuant à l’entretien et à l’adaptation de leur logement, en prévention du vieillissement ; 
  • Le repérage et la prévention de l’isolement social, en favorisant la création de liens de voisinages et la mise en relation des locataires âgés avec les acteurs du quartier intervenant auprès des personnes fragilisées ; 
  • La prévention de conflits éventuels entre bailleurs et locataires.

Origine(s)

Paris Habitat est un des acteurs majeurs du logement social sur Paris et la petite couronne. Il gère quelques 125 000 logements sur Paris, habités par un parisien sur neuf. Comme de nombreux bailleurs, Paris Habitat est confronté au vieillissement de ses locataires : près d’un tiers de son parc locatif est occupé par des ménages sniors, avec des problématiques d’adaptation des logements, d’accessibilité, de réponses adaptées aux besoins de cette population, de conception de nouveaux modes d’habitat et d’acculturation des collaborateurs. Un service handicap et vieillissement a ainsi été créé au sein de la Direction des politiques sociales, pour répondre à ces enjeux. Ce service, qui cherche à développer l’adaptation du logement en prévention de la perte d’autonomie, identifie les difficultés rencontrées par les locataires âgés pour effectuer des petits travaux locatifs d’entretiens ou d’aménagement du logement.

Paris Habitat se tourne alors vers un de ses partenaires, Les Compagnons bâtisseurs Ile-de-France. Cette association, animée par les valeurs de l’éducation populaire, accompagne les habitants fragilisés dans l’amélioration de leur logement et de leurs conditions de vie, en les aidants à développer leurs propres compétences. Paris Habitat a ainsi mis à sa disposition des locaux en pied d’immeuble afin d’accueillir leurs ateliers de quartiers, où des équipes d’animateurs socio-techniques, de bénévoles et de volontaires en service civique accompagnent les habitants dans l’auto-réhabilitation de leur logement, proposent des cours collectifs de bricolage, du prêt d’outils, réalisent des dépannages pédagogiques, initient des chantiers collectifs et réalisent aussi de la médiation sociale... L’association dispose également de cinq Bricobus, dont deux sur Paris, des ateliers mobiles de bricolage, qui se déplacent là où il n’existe pas d’ateliers de quartier. 

Paris Habitat leur propose alors de développer conjointement un dispositif sur le principe des Bricobus existants, mobile et polyvalent, essentiellement dédié aux séniors de son parc locatif. Le projet repose sur une offre de petits travaux que les personnes âgées n’arrivent plus à réaliser seules, mais doit également permettre, une fois l’obstacle de l’accès dans le logement franchit, de profiter du temps d’intervention pour échanger avec le locataire, repérer ses éventuelles difficultés sociales, lui apporter les premières informations sur les dispositifs existants et transmettre si nécessaire sa situation aux services du bailleur.

Plusieurs réunions conjointe entre les services de Paris Habitat et des Compagnons bâtisseurs sont nécessaires pour construire une méthodologie d’intervention, sécurisante pour les habitants âgés sans être trop intrusive et prenant en compte les deux objectifs, technique et social. En parallèle, un dossier est déposé auprès de la Cnav Ile de France, dans le cadre de l’appel à projet « Bien vivre sa retraite ». Une convention est signée en 2019 pour le déploiement d’un premier Bricobus, financé à hauteur de 50% du coût total (174 000 euros) par la Cnav Ile-de-France, les 50 % restant étant répartis entre Paris Habitat et un financement de la CFPPA de Paris versé directement aux Compagnons bâtisseurs. Les premières campagnes ont lieu à l’automne 2019 sur des résidences du 13ème et du 19ème arrondissement, identifiées comme ayant le plus grand nombre de locataires âgés. En septembre 2021, un second Bricobus est mis en circulation.
 

Description détaillée

Un dispositif dédié, co-construit par le bailleur et les compagnons bâtisseurs

L’intervention du Bricobus s’organise dans le cadre de campagnes de porte à porte au sein de résidences de Paris Habitat, préalablement sélectionnées par le Bailleur pour le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans y résidant. Chaque campagne dure entre trois et cinq semaines, selon le nombre de logements ciblés puis d’interventions à réaliser et se structure autour de quatre étapes. Elle mobilise un Bricobus, une camionnette équipée en atelier et disposant du matériel nécessaire au bricolage du quotidien, un binôme d’animateurs socio-techniques, dont un animateur Habitat sensibilisés par le bailleur et par l’association SOLIHA aux spécificités du logement social, du public âgé qui y réside, aux aides existantes... Un volontaire en service civique peut également être présent lors de la phase d’intervention, pour faire de ce temps un moment d’échange avec la personne âgée. Chacun est clairement identifiable grâce à une tenue spécifique au logo du Bricobus.

En amont du passage du Bricobus, les locataires sont informés par le bailleur qui dispose des données permettant de cibler les personnes âgées concernés par la campagne. Il leur adresse à chacun un courrier (voir document annexe) les informant de la démarche et des dates de passage du Bricobus, procède à un affichage dans les halls d’immeuble, à une distribution de flyers dans les boites aux lettres. Les gardiens et les chefs d’agence de Paris Habitat sont également partie prenante pour relayer la campagne auprès des résidents. L’objectif est de lever les réticences légitimes des locataires âgés, régulièrement mis en garde contre les arnaques et très méfiants depuis les confinements, à ouvrir leur porte aux intervenants du Bricobus. Les campagnes les plus efficaces sont d’ailleurs celles où le gardien est présent lors du passage des animateurs socio-techniques.

Une campagne de porte à porte pour aller vers les locataires âgés

Un premier passage est ensuite programmé dans chaque bâtiment de la résidence, afin de collecter les besoins des locataires (Phase 1). Le binôme Bricobus dispose d’une liste sur laquelle figure chaque appartement à visiter, le nom et l’âge de son locataire, et qu’il pourra compléter avec les besoins identifiés. Les Compagnons bâtisseurs développe également une application accessible sur tablette, qui facilite ce travail de repérage et de transmission des informations entre le binôme et le bailleur. Cependant, le plus difficile est d’entrer en contact avec les personnes ciblées : certaines sont absentes, d’autres ne sont pas disponibles lors du passage des animateurs, d’autres n’ouvrent pas leur porte. Dans ces cas, le binôme laisse un avis de passage mentionnant la période où ils interviendront techniquement sur la résidence et un numéro où les personnes intéressées peuvent les joindre pour reprogrammer une visite. Lorsque le locataire répond, l’échange se fait souvent sur le pas de la porte et sans sollicitations d’interventions, la prise de contact s’arrête là. 

Si le locataire mentionne un besoin et accepte de laisser entrer l’équipe de Bricobus, cette dernière peut alors réaliser un diagnostic de l’état de l’appartement, confirmer les besoins et repérer d’autres besoins, qu’ils relèvent de l’aménagement du logement, de son entretien ou de difficultés sociales. Les animateurs peuvent alors réorienter le locataire vers d’autres intervenants, comme la Conciergerie solidaire Lulu dans ma rue, par exemple pour débarrasser des objets encombrants, ou informer le bailleur. Ils profitent également de cette visite pour faire connaitre des dispositifs d’adaptation du logement, comme le Kit Access proposé par Paris Habitat en partenariat avec la Cnav ou suggérer des aménagements, comme l’installation de barres d’appuis dans les sanitaires. Selon la taille de la résidence, il faut trois à cinq jours au binôme pour aller frapper à toutes les portes concernées, au rythme d’une quarantaine par jour. En moyenne, 50 % sont ouvertes par leurs habitants et un peu moins de la moitié de ces ouvertures se concrétisent par une intervention. 

Un objectif : améliorer le cadre de vie et rompre l’isolement

Une fois effectué le recensement des besoins, les interventions (Phase 2) peuvent être programmées en fonction de leur nature et des disponibilités des locataires. Chaque intervention est prévue pour ne pas dépasser une heure trente, soit deux ou trois bricolages par logement. Une majorité des actes réalisés portent sur des petits travaux d’électricité (le changement d’ampoules, la réparation d’une prise ou d’un interrupteur, la pose d’un luminaire), sur de la menuiserie (installation d’étagères, de tringles, montage de petits meubles…), sur de la robinetterie (joints, étanchéité, changement de flexibles de douche…).

Ce temps d’intervention est aussi l’occasion de poursuivre avec les personnes repérées comme isolées les échanges amorcés lors du porte à porte, d’approfondir les premiers éléments de bilan social et de capitaliser sur la confiance qui s’installe. Le volontaire en service civique qui accompagne l’animateur technique prend alors le temps de parler d’autres choses et les personnes âgées se livrent sur leurs liens avec la famille, les voisins, la douleur d’un veuvage, les difficultés à effectuer les démarches administratives, à recourir au numérique. Autant d’occasions de confirmés et préciser les situations d’isolement. En réponse, l’équipe Bricobus informe sur les aides existantes, oriente vers des acteurs de proximité du champs social ou médico-social, signale au service social du bailleur des situations qui lui étaient inconnues. A l’exemple de cette locataire en grande précarité qui n’osait pas faire valoir ses droits de peur de perdre les avantages du bail spécifique dont elle bénéficiait. Les conseillères sociales de Paris Habitat peuvent alors prendre contact avec la personne et l’orienter selon les difficultés rencontrer vers la Maisons des aidants et des aidés (M2A) ou vers les Points d’information et de médiation multiservices (PIMM) du secteur.

Amorcer un réseau autour des plus isolés

Les animateurs du Bricobus profitent également de ce moment privilégié pour inviter les personnes âgées, et notamment celles qui leur semblent particulièrement isolées, à participer au temps de convivialité, qui vient clôturer la campagne en cours dans leur résidence. 
Organisée dans un espace mis à disposition par le bailleur (jardins si le temps le permet ou locaux attribués à des acteurs sociaux), cette Phase 3 du dispositif Bricobus est l’occasion pour les locataires de sortir de chez eux, de rencontrer leurs voisins, de découvrir un espace collectif qu’ils méconnaissent ou dont ils n’osent pas franchir la porte seuls. Les animateurs de Bricobus prennent le temps de contacter les personnes auprès desquelles ils sont intervenus pour leur rappeler ce rendez-vous et vont parfois les chercher chez elles. Autour de ce « verre de l’amitié », sont également conviés des associations partenaires de Paris Habitat ou implantées sur le quartier qui proposent une animation et font connaître leurs activités à destination des seniors. Ainsi, lors des campagnes sur les résidences du 12ème arrondissement, l’association VIACTI, qui promeut la pratique du sport adapté, a proposé une séance aux personnes présentes et La Cie Les Toupies leur a offert une animation théâtrale. L’objectif est tout à la fois de créer des liens au sein de la résidence, dans l’espoir qu’ils perdurent au-delà de cet événement ponctuel, mais également d’inciter les personnes âgées à fréquenter les associations. Ainsi, le café social AYYEM ZAMEN (voir notre article sur les Domiciles partagés d’AYYEM ZAMEN) a vu sa fréquentation augmenter de 30% après sa participation à la campagne Bricobus sur les résidences du 20ème arrondissement.  Et certains locataires rejoignent les ateliers de quartier des Compagnons Bâtisseurs.

Un bilan globalement positif à consolider

Fin 2022, soit 3 ans après le démarrage de l’action, 9117 logements, répartis sur 9 arrondissements parisiens, ont été ciblé par une campagne Bricobus. Les campagnes de porte à porte ont permis d’ouvrir 4322 portes et de réaliser près de 3900 interventions au bénéfice de 1245 personnes âgées. Ces derniers correspondent au public que Paris Habitat souhaitait initialement toucher : en 2021, sur les 397 personnes ayant bénéficier des interventions du Bricobus, pour les deux tiers des femmes vivant seules, près d’un quart avait plus de 80 ans et 70% dépassaient les 70 ans. 
Si les interventions techniques réalisées, en moyenne trois par logements, semblent également répondre aux besoins des personnes âgées, celles-ci ont du mal à comprendre le principe des campagnes et regrettent que l’effectivité des services apportés par le Bricobus ne soit par permanente au sein des résidences. Par ailleurs, certains locataires âgés peuvent avoir un sentiment d’iniquité de traitement puisque seules les résidences comportant un pourcentage de personnes âgées supérieur à la moyenne du parc de Paris Habitat sont pour l’instant bénéficiaires du dispositif.

Ce caractère ponctuel du dispositif Bricobus impacte également le volet social de sa mission. Les habitants qui participent aux temps de convivialité organisés en fin de campagne témoignent de leur plaisir, d’autant que les relations progressivement tissées entre les Compagnons Bâtisseurs et les autres acteurs intervenant sur les champs du grand-âge et de l’isolement, permettent de mobiliser de plus en plus de partenaires. Toutefois, les personnes âgées restent peu nombreuses (entre une dizaine et une quarantaine) à y prendre part, malgré les relances individualisées des animateurs du Bricobus. De plus, la présence limitée dans le temps du Bricobus ne permet pas de créer un lien de confiance et un suivi suffisant pour favoriser un changement de comportement de la personne isolée, vers une fréquentation plus régulière d’activités collectives.

Conscients de ces limites, Paris Habitat et les Compagnons Bâtisseurs d’Ile-de-France envisagent de faire évoluer le dispositif. Le Bricobus continuerait à exercer ses missions sur le mode de campagne existant actuellement, mais il pourrait également réaliser une partie de ses interventions à la demande, les attentes étant particulièrement nombreuses lors des chantiers de réhabilitation menés par le bailleur. D’autre part, l’ancrage du Bricobus sur un quartier favoriserait un accompagnement du lien social dans la durée, éventuellement en partenariat avec d’autres acteurs comme les Petits Frères des Pauvres.

Ce développement nécessite que le Bricobus assure sa pérennité économique. Actuellement le service est gratuit pour tous les locataires de Paris Habitat, mais les financeurs publics qui supportent le coût du dispositif souhaitent qu’une participation des locataires soient instaurée. Elle était prévue dans le projet initial, soit 5 euros au-delà de trois interventions différentes, mais n’a jamais été appliquée.

Bilan

Points positifs

  • Le Co-portage entre un bailleur social, pro-actif sur la question du vieillissement (service dédié) et une association dont l’expertise est reconnue en matière d’accompagnement de publics fragilisés dans l’amélioration de leur logement et de médiation sociale. L’implication du bailleur permet un meilleur ciblage et rassure les habitants ; 
  • « L’aller vers » qui permet de toucher plus largement les locataires âgés ;
  • Le « prétexte » d’une offre de services répondant aux besoins des locataires afin d’amorcer un échange et de permettre un repérage des difficultés sociales et de l’isolement des personnes ; 
  • La sensibilisation des animateurs socio-techniques des Bricobus aux problématiques spécifiques du vieillissement et du logement social ; 
  • La coopération avec d’autres acteurs de proximité, en capacité d’apporter des réponses diversifiées aux difficultés identifiées.

Points d’attention

  • Le reporting auprès du service social du bailleur qui n’est pas suffisamment évalué, tout comme le suivi des situations d’isolement ou d’accompagnement social identifiées ; 
  • Le caractère mobile du dispositif, dont l’intervention est par principe limitée dans le temps. Cela ne favorise pas l’ancrage sur le quartier et la construction de relais avec les autres acteurs locaux ; 
  • Un dispositif qui peine à trouver son modèle économique.
     

Partenaire(s)

Le financement du dispositif repose essentiellement sur deux partenaires : la Cnav Ile-de-France et la Conférence des Financeurs de la Prévention de la Perte d’Autonomie (CFPPA) de Paris ; 
Des partenaires opérationnels interviennent également aux côtés des Compagnons Bâtisseurs, lors de l’organisation des temps de convivialité : associations et structures locales du champ du vieillissement, mairies d’arrondissement…

Moyens

Humains

  • Paris Habitat mobilise son service Handicap et Vieillissement composé de deux chargées de mission et de deux alternants (soit 3 ETP). Sur le terrain, les gardiens, les gérants et les conseillères sociales sont sollicités selon les besoins ;
  • Les Compagnons Bâtisseurs disposent de deux binômes (un par Bricobus) composés d’un animateur technique et d’un animateur Habitat soit 4 ETP. Une responsable de territoire assure également la coordination du dispositif (0,10 ETP) ; 
  • Des volontaires Service Civique (si possible, un à minima par Bricobus), tuteurés par les Compagnons Bâtisseurs (Le financement fait l'objet d'une prise en charge de l'Etat, conformément au cadre légal de l'Agence du service civique. Le reste est financé par l'ensemble des financeurs du projet) ; 
  • Les représentants des structures associées au temps de convivialité. 

Financiers

  • Le budget de fonctionnement du Bricobus s’élève en 2022 à 346 500 euros pour les deux dispositifs mobiles, dont près de 80 % de charges de personnels ;
  • La Cnav est le principal financeur du dispositif, via une convention cadre avec Paris Habitat, pour un montant de 178 000 euros (89 000 par dispositif). La CFPPA 75 apporte 80 000 euros (40 000 par dispositif) et Paris Habitat 90 000 euros (45 000 euros par dispositif, sur le budget de la direction des politiques sociales).

Matériels

  • Deux fourgonnettes équipées en outillages et matériaux de bricolages ;
  • Des tablettes numériques pour le suivi des campagnes de porte à porte ;
  • Un espace mis à disposition suffisamment vaste pour accueillir les participants (locataires et représentants des associations) au temps de convivialité.

Contact